HISTORIQUE




Pour nos anciens lecteurs vous trouverez en fin de ce document, dans l'addenda les liens directs sur les nouveautés.

Les origines :

Aïn Franin est situé à treize kilomètres à l’est d’Oran. Quelques rares sources descendant de la Montagne des Lions fournissent cette eau si précieuse sur tout le pourtour méditerranéen et le site a toujours attiré l’homme. Bien qu’il n’existe aucune preuve archéologique formelle, on peut imaginer que déjà les Phéniciens et les Carthaginois connaissaient ces lieux où ils pouvaient renouveler leur provision d’eau et abriter leur embarcation pour la nuit dans une crique protégée.

Plus tard, les Romains depuis les Portus Deorum et Portus Divinis se rendent à la « Source d’eau chaude » qu’ils baptiseront Ipsala.

A partir de 1493 Isabelle la Catholique envisage de rendre à l'Afrique le christianisme qu'elle n'aurait jamais du perdre. En 1496 le duc de Medina Sidonia prend Melilla. Isabelle meurt le 12 octobre 1504. Dans son testament elle écrit : « Je prie ma fille et le prince mon mari que, comme princes catholiques, ils aient le plus grand souci des choses qui touchent à Dieu et à sa Sainte Foi ; qu’ils s’occupent sans relâche de la conquête d’Afrique et de combattre pour la Religion contre les Infidèles » .

Le Cardinal Ximenes de Cisneros, souhaite respecter les dernières volontés de la souveraine et accomplir son vœux, tout en renforçant la sécurité des rivages, périodiquement ravagés par les pirates barbaresques. Ferdinand, plus cauteleux (plus diplomate et éclairé, dirions-nous aujourd'hui), fort avare et essentiellement tourné vers l'Italie d'où il faudrait retirer des troupes et les amériques récemment découvertes, est moins enclin à la croisade. Un fort parti « anti-colonial » qui jalouse le Cardinal, tente aussi de le dissuader de risquer l’aventure. En revanche plusieurs points d'appuis sur la côte nord-africaine seraient très utiles pour contrôler la méditérannée et l'empêcher de devenir un lac "turc".

Le 11 septembre 1505 des troupes sont débarquées au cap falcon. Le 13 septembre, Mazalquivir est enlevée. Sans eau et sans espace pour déployer les troupes la forteresse est difficile à défendre. Les espagnols y demeurent enfermés, se ravitaillant par des « sorties » périlleuses. La prise d'Oran apparait donc nécessaire

Ximenes de Cisneros, propose de financer la plus grande partie des frais entrainés par l'expédition. Ferdinant se décide enfin, en confiant le commandement militaire à Pedro Navarro, qui reste sous l'autorité du Cardinal. En dépit de manoeuvres malveillantes, d'une révolte des troupes et d'un temps incertain, la flotte finit par quiter Carthagène le 16 Mai 1509 dans la matinée. Le 17 mai la flotte approche de la côte et le 18 mai toute l'infanterie est débarquée. Le dimanche 20 mai, Ximenes entre dans Oran en vainqueur.

Désormais les deux citadelles serviront de point d’appui à la lutte contre les pirates d'Alger, qui sont devenus très entreprenants depuis que les frères Barberousse les dirigent. Elles permettront aussi de combattre les Turcs, François 1er (déjà!) prêtrera son appui. Elles contrôlent le littoral.

Certaines tribus maures, les « Moros de Paz » assurent le ravitaillement des cités en blé, légumes, fruits frais et bétail. Ce sont les tribus Berbères des Krichtel à Canastel et des Aïn Phranin (éponymes.

Prises entre les Turcs qui les exploitent et qu'ils haïssent et les Espagnols, ces tribus changent souvent de camps et se transforment alors en " Moros de Guerra ".

Pour assurer la sécurité d'Oran et de Marzalquivir, les soldats espagnols doivent intervenir sans cesse de 1509 à 1792 date à laquelle ils quitteront définitivement la région après qu'un tremblement de terre plus violent que les autres ait complètement ruiné les remparts de la ville à moitié détruite par le séisme.

L'histoire de cette période n'est que récits de luttes avec le royaume de Tlemcen, ceux du Maroc et d'Alger… dans un chassé-croisé permanent d'alliances et de trahisons.

Quelques exemples parmi tant d'autres :
Dans les premiers jours de 1557, après un siège de la ville par les Turcs, le comte d'Alcaudete gouverneur d'Oran fait de nombreuses sorties pour châtier les tribus qui ont aidé les assiégeants. Il rase ainsi la petite ville de Guisdah

Autre affaire dans la région celle de la prise d'une galiote en 1566. Ce navire appartenait à la flotte de trois pirates " chrétiens renégats " d'Alger, Toscan le Calabrais, Dali Mami le Grec et Mami Arraes le Corse. Le navire relâche à Canastel pour " faire de l'eau ". Une patrouille d'Oran que gouverne alors Tello de Guzman le capture avec son équipage…
En 1830 l’Algérie est conquise par l’Armée Française.

Récit d'un combat naval devant Alger

Décrit par un des marins du bord, (on s'y croirait). Document dépouillé par mes soins au dos de la couverture d'un registre maritime.





Le gouvernement militaire entreprend d’organiser et de faire mettre en valeur ce nouveau territoire.





Une ordonnance royale du 4 décembre 1846 crée sur les lieux de Santa Cristina, Isabel et San Fernando, (appellations remontant à l’occupation espagnole) les centres de population de Christine, (où se trouve Aïn Franin) et de Joinville.

Mentionnons pour la petite histoire quelques documents concernant les premières colonisations de ce territoire.

Des lots de terre doivent y être délivrés. Sans entrer dans des détails juridiques qui ne sont pas dans notre propos disons cependant que le colon doit faire une demande d’attribution d’un de ces lots, accompagné d’un certificat délivré par le Maire de sa commune de résidence qui certifie que le postulant est « de bonne vie et mœurs » et précisant sa profession. Ce document doit aussi donner des détails sur la composition de la famille et sur les ressources du candidat. En prenant possession de son lot le colon reçoit un titre de concession provisoire qui précise les travaux de mise en valeur qu’il doit accomplir dans un certain délai. Si les conditions ont été satisfaites dans le temps imparti le concessionnaire reçoit un titre définitif qui le constitue propriétaire de son lot, dans le cas contraire il perdra ses droits.

En mars 1847 :
La Compagnie Veyret et Delbasso construit une ferme à Tazout(San Fernando), une autre à Aïn Franin et un véritable village à Kristel.

En juillet 1850 :
- Le « Bureau Arabe » installe provisoirement les frères Hubert, sur un terrain vacant dans une vallée à la suite de la concession des enfants Servajean. (Les Servajean perdront leur concession en 1859). Cette vallée se trouve sur la commune de Christine dans l’ancien territoire de la tribu des Phranins. La concession est de 35 ha.

En juillet 1855 :
- Les autorités contrôlent les travaux réalisés par les frères Hubert.

« Ceux-ci ont bâtis une ferme qu’ils habitent. Elle comporte des écuries, des hangars, un four à pain le tout entouré d’un mur en maçonnerie formant une cour et un four à chaux. Ils ont creusé un puit de 34 m de profondeur sur lequel ils ont établi une tour à manivelle, ont planté une vigne d’environ 20 ares et défrichés 6 ha.

- Toujours en juillet 1855, sur Christine, on trouve des « demandes de concessions formulées par l’indigène Ben Keir Ben Beccoucha ».

- Une partie de la propriété de Mohamed Bel Gaïd est située sur cette « commune ». Cette propriété deviendra le douar Bel Gaîd, sise au-dessus du Belvédère .

Dans ce douar vivent actuellement les descendants d’Habib Benselka jardinier d’Aïn franin.

En 1856 :
- Sur le territoire de l’ancienne tribu de Sidi Phranin, une concession de 35 ha aux frères Hubert, touchant aux concessions de la Compagnie Veyret et de M. Servajean ».

Aïn Franin qui, à cette époque, fait partie du domaine de la commune de Christine, sera plus tard gérée par l’Administration des Eaux et Forêts et rattachée à la commune d’Assi-ben-Okba. Elle est desservie par la route qui relie, en passant par Canastel, la capitale régionale à Kristel, et située entre le Cap Roux et la Pointe de l’Aiguille.

Blottie au pieds de la Montagne des Lions ou montagne St Augustin, cette référence à Saint Augustin évêque d'Hippone, né à Thagaste (Souk Ahras) provient peut-être de ce que St Augustin serait né après Canastel selon ce que déclare avoir entendu dire l'écrivain espagnol Marmol (Luis de Marmol y Carvajal 1667 dans la traduction de Nicolas d' Ablancourt). Ce «Djebel Khar» , point culminant 611 mètres, dont le nom nous fit souvent rêver et parfois frissonner, lorsque enfant, après souper, confortablement installés sur de moelleuses chaises longues et baignés dans la magie du crépuscule, nous nous imaginions entendre encore dans l’obscurité les rauques rugissements de chasseurs en quête de proies ! Mais le seul bruit qui troublait la tranquillité de la nuit étoilée, dans l’air tiède des soirs d’été et le parfum envoûtant des plantes africaines, étaient les cris aigus des chacals.

Manuscrit de 1849:

"A Monsieur le Général commandant la subdivision d'Oran

Saint Cloud le 25 Mai 1849

Mon Général,

J'ai l'honneur de vous informer que l'espagnol Bartholo Navarro a tué une lionne de 2,60 m de tête en queue, pendant la nuit du 24 au 25.

Cette lionne a sauté par dessus une haie environnant le parc des moutons appartenant au sieur Campillo à Azelep. Et c'est au moment où elle emportait une brebis qu'elle a reçu un coup de feu à l'épaule.

Je vous prie de bien vouloir me faire savoir si le nommé Bartholo n'a pas droit à une prime d'encouragement pour cet heureux coup de fusil.

Je suis avec respect votre trés obéissant subordonné.

Le Directeur du centre agricole de Saint Cloud

Signé: Chaplain"

Document transmis avec l'autorisation de Mme J.Boussommier. Source CAOM.

Carte récente de la Côte Est d'Oran:

Réalisée et offerte par mon ami Roger PEREZ, qu'il en soit très chaleureusement remercié.

Avant 1962 cinq lieux-dits se suivent d’ouest en est : la Source d’eau chaude, la Mine, le Bassin, le Petit-Port et Mon Rêve.

Dans ma description des lieux, je suis partie depuis le Belvédère en suivant la route départementale où nous trouvons donc au large de ce point de vue sur la gauche, la pointe du :

Cap roux et ses cabanons en contrebas de la falaise avec sa côté escarpée et découpée./p>

En contrebas du Belvédère la source d’eau chaude, ensuite

La Mine, sur le côté gauche en contre bas de la route, avant d’arriver à

Aïn-Franin que j’ai surnommé : le Hameau pour l’emplacement du carrefour de la maison forestière, jusqu’à la maison de la famille Rouge en direction de Kristel.

Le petit port, pour les maisons situées plus bas de chez M. Curvale en descendant la petite route en contre bas de la maison forestière à gauche du carrefour et jusqu’au port, sur le port la limite étant je pense, après la petite plage de galets sur la droite de la cote, en regardant la mer (corrigez moi, je connaissais beaucoup mieux la Mine).

Le café bar, ou « Mon Rêve », puisque la famille Ruis y tenait un bar avec une vue imprenable sur la baie, et organisait des projections de films par un itinérant, on y accédait par un chemin de terre, peu après la maison Rouge, sur la gauche, ou par le bord de mer en passant par le petit port ;

Passaro , nom de la villa Passaro, située sur le même chemin qui descendait au café bar mais en tournant à droite je l’ai personnellement englobée avec "Le café bar".

Le Cap Roux

Bordant la mer en bas de l’aplomb, quelques courageux ont construits des cabanons dans un environnement « rustique », sans eau, ni électricité, il leur fallait emprunter un chemin escarpé pour y parvenir, chargés de leurs « réserves » nécessaires à leurs séjours.

Nous pouvons déjà citer de courageuses familles : Alonso, Castillo, Ramirez - la famille Bely ou Beli (Michel et Jean et ses parents), Amoretti - la famille Luglia ( il était avocat) - et d'autres ?..).

Au large de ces cabanons , deux bateaux coulés servaient d’abri aux mérous.

Les bateaux coulés:

Cette histoire nous est rapportée par mon ami Henri Fernandez, merci Henri...

En fait, il y a deux histoires de bateaux coulés qui se situent durant la guerre, plus précisemment entre 42 et 44.

La première, c'est celle des barges en béton armé, deux au Cap Roux et deux aux Corailleurs, qui ont été échouées à dessein là pour faire deux abris aux petits bâteaux des pêcheurs, petits métiers et plaisanciers, à la fin du chantier de construction du port de Mers-el-Kebir. Ces barges de conception russe avaient servi au transport maritime des blocs en béton entre la Centrale du Ravin Blanc et la carapace en construction finale de la grande Jetée Nord, elles étaient armées de treuils, cables et chaines pour arrimer ces blocs, et tirées par remorqueurs.

La seconde histoire de bateau coulé est celle de celui qui git au fond par 5/10 mètres en deux principaux morceaux dans la partie sud de la crique du Cap Roux et oû Landru et Yvon pirataient les planches pour en faire des meubles de leurs cabanons d'Ain Franin, Alfred aussi le faisait de son côté avec son acolyte Marius. Ce bateau, qui faisait partie d'un lot de cinq navires de guerre de la Marine Française qui ont été canardés par la Royal Air Force alors qu'ils essayaient de s'enfuir de Kébir et qui étaient venus s'echouer sans doute là pour permettre aux équipages de rejoindre la terre ferme. En 45/47, l' Entreprise de Travaux Maritimes Zagamet permit à quatre navires réparés sur place de reprendre la mer, tandis que le cinquième, irrécupérable, pratiquement coupé en deux, resta longtemps à moitié émergé (d'où les pirates!) juqu'à ce que les coups de boutoir de la mer démontée eurent raison de sa ténacité! Il y eut de gros méros, jadis, c'est vrai, notamment un énorme qui avait élu domicile dans la cheminée du navire reposant au fond juqu'à ce qu'un autre prédateur à arbalète, que j'ai très bien connu, lui fasse la peau!

signé Ouahri Latrach le Renégat.

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Nous recherchons le nom de ce bâteau, un ami nous indique qu'il s'agirait peut être du Mogador (Merci Djelloul), un autre ami me cite le "Stipalaya" (à vérifier) merci pour votre aide.

La « Source d’eau chaude »: YEPSERRA.

Situation géographique de la source Yepserra.





Elle est située en contrebas du Belvédère, terrasse qui offre une vue exceptionnelle sur toute la baie, au lieu baptisé par les Espagnols « La Plâtrière ». On y retrouve trace d’un des lots de colonisation attribués par la France dans les toutes premières années de la conquête.(Aix C.A.O.M). Il s’agit d’une concession accordée à Monsieur Bartoli, capitaine en retraite,
« prés de la carrière de plâtre de la Montagne des Lions, territoire de Christine ».

A l’époque contemporaine, c’est le docteur Bergalli, propriétaire des lieux, qui intrigué par la présence de filets d’eau fait creuser une excavation d’environ deux mètres de profondeur.

Il retrouve ainsi la source dont le souvenir s’était estompé dans la mémoire des hommes. Il la baptisa du nom de YEPSERRA, nom tiré du castillan yesera, plâtrière, et du valencien geps, plâtre. Avec l’idée d’exploiter cette ressource il fait étudier cette eau chaude qui se révèle être une eau minéralisée.

Cette eau est bicarbonatée, sulfatée, calcique et carbo-gazeuse. Elle présente les caractéristiques des sources de Royat par son gaz carbonique, de Vittel par son sulfate de calcium et de Vichy par ses bicarbonates. Elle soignerait la dyspepsie et les maux cardio-vasculaires. La source débite 800 mètres cubes par jour. Cette eau sort de terre à une température de 36.5°. Nous allions nous y baigner assez souvent et nos grand-parents y faisaient de pittoresques « trempettes » pour s’y dépouiller de leurs maux ! Un projet de développement d’une exploitation thermale de boisson et de bains thermo-gazeux fut sérieusement étudié puis abandonné pour des raisons que nous ignorons peut-être liée aux développements des « évènements » funestes ou par le peu de goût des stations métropolitaines pour la concurrence !(si un de nos lecteurs a des information précises sur les raisons de l’abandon du projet, nous les accueillerons avec intérêt.)

La Mine :

                     Photo collection personnelle 1935 volontairement voilée

A environ deux kilomètres de la « Source d’eau chaude », en se dirigeant vers l’est, on découvre une source d’eau claire, abondante et merveilleusement fraîche, parfaitement adaptée au « traitement » de l’anisette.

En 1850 un lot de colonisation dit de « La Source » y est attribué à une famille composée des deux parents et de leurs trois enfants. Ils n’ont pour toute fortune qu’un âne, deux chèvres et quelques hardes. D’autres concessionnaires les suivront sans beaucoup de succès semble-t-il.

La « Mine » tire son nom d’une mine de graphite qui sera exploitée jusqu’en 1942/1943. Une de mes amies fille du garde forestier, Mademoiselle Duhan m’apprend que l’ingénieur responsable de l’exploitation, M. Manroubia y a été détaché par l’Administration des mines de Béni-Saf. Cette mine est ensuite abandonnée.


Bien plus tard cette source a contribuée à faire de ce coin, assez éloigné d’Oran à une époque ou les automobiles étaient encore assez rares, un lieu de vacances inoubliables.

Dès 1935, au hasard d’une promenade, Camille Mugnier est conquis, subjugué par la tranquillité et la beauté du site. Il y construit sa villa le long d’un chemin carrossable dans une forêt de pins odorants montant vers les contreforts de la Montagne des Lions. Le regard embrasse, par delà un vaste champ de blé, toute la baie, du Cap Roux à la pointe de l’Aiguille. Ce champ de blé était alors exploité par Habib Benselka.

Au fil des ans sept cabanons transformés en villas pour certains, y trouvent refuge. Ceux des Mugnier, Simon, un chalet de chasse ayant appartenu à un cousin de Camille Mugnier, vendu à Salord Bijoutier à Oran ami des Mugnier, qui revendra à Freynet, celui-ci en fera le restaurant « Villa Jeanne d’Arc », Espinosa qui le cédera rapidement à Fernandez-Camallonga, Laffargue et Estève.


Ils firent élever un château d’eau pour approvisionner les maisons. Ensuite la source fut canalisée pour permettre la desserte de la Maison de HABIB . La Maison forestière avait sa propre source située légèrement plus haut que l'emplacement de la plaque du Hameau, alors que le Bassin était alimenté par une autre source située en amont de la route.

Dès 1935, au hasard d’une promenade, Camille Mugnier est conquis, subjugué par la tranquillité et la beauté du site. Il y construit sa villa le long d’un chemin carrossable dans une forêt de pins odorants montant vers les contreforts de la Montagne des Lions. Le regard embrasse, par delà un vaste champ de blé, toute la baie, du Cap Roux à la pointe de l’Aiguille. Ce champ de blé était alors exploité par Habib Benselka.

Le courant électrique n’arrivait pas encore jusque là et chacun s’éclairait en fonction de ses goûts et de ses besoins. Eoliennes, batteries, lampes à carbure ou à pétrole et parfois même simples bougies. Cette lumière parcimonieuse ajoutait encore à la magie des longues soirées.


Fabriquer son électricité faisait partie des corvées quotidiennes et le bruit des moteurs rechargeant les batteries avant la veillée déchirait la quiétude du crépuscule.

Plus tard, dans les années 1955 une ligne téléphonique fut « tirée » jusqu’à La Mine grâce à l’entregent de Marc Freynet qui avait besoin de cette commodité pour la bonne marche de son restaurant.
Malgré le nombre restreint de familles l’endroit « grouillait » d’enfants. Nous étions une bonne vingtaine à laquelle venaient s’ajouter ceux qui accompagnaient leurs parents séjournant chez les « résidents » ou déjeunant à la « Villa Jeanne d’Arc ».
Nous formions une petite troupe toujours sous les armes et prête à toutes les aventures qui se voyait parfois renforcée par des « mercenaires » de passage.
Ces équipées enfantines donnent naissance à une foule d’anecdotes que nous nous racontons avec gourmandise lorsque nous nous rencontrons.

Anecdotes qui paraissent ésotériques au non initié qui par mégarde s’aventure dans la conversation. Un simple mot, qui entraîne une foule d’images toujours présentes en arrière plan déclenche une hilarité incoercible. Dans un flash back étourdissant nous voyageons dans le temps à la vitesse de la pensée. Instantanément nous nous retrouvons plongés au cœur du siècle déjà dernier, en proie à ses fous-rires qui nous laissaient hors d’haleine mais en pleine béatitude.

Te souviens-tu ?

Aïn Franin : Le Hameau

En suivant la départementale 75 qui vient d’Oran, à quelques encablures de la Mine en direction de Kristel on arrive au hameau d’Aïn-Franin.
A gauche un chemin ombragé aboutit à la Maison du Garde-Champêtre, la « Maison Forestière ».

Construite sur une esplanade qui surplombe un terrain de volley et le Petit-port. On embrasse de là toute la baie du Cap Roux à la Pointe de l’Aiguille.
Cette maison abritait la famille de monsieur Duhan, nommé à ce poste de 1940 à 1952. Son prédécesseur, Monsieur VIALA lui a raconté comment il capturait les vipères dites : « Vipères d’Arzew » qu’il expédiait à Alger pour que leur venin y soit étudié. Ce venin qui pouvait provoquer la mort en une heure, était utilisé à des fins médicales.
Monsieur ARNAUD succéda à monsieur DUHAN.




Un de mes amis Monsieur CORDONNE, me signale qu'en 1940 des chantiers de jeunesse avaient plantés leurs tentes pour effectuer le reboisement de la partie supérieure située après les bassins sur la droite de la route allant vers Kristel, lors de son séjour les lieux étaient plutôt déserts.

Nous pouvons déjà établir d’après le document n°2 fourni par Monsieur Curvale que sur l’emplacement de la concession Hubert (1856) se trouvait une propriété MOUFFLET acquise par l’Etat, sur cette propriété les vestiges d’une ferme RIO (avant 1916) qui deviendra propriété de la famille Achille DANDINE, affiliée à la famille CURVALE (1916).




Celui-ci y construit la villa et la roseraie citée par M. Georges Curvale :



La photo prise d’un point assez haut, probablement sur la colline à droite de la route départementale (route de terre) montre bien l’emplacement de la maison forestière, en face la propriété Dandine devant celle-ci l’emplacement de l’écurie de cette époque (doc. Curvale)

Le Petit Port :


Un second chemin descendait vers le petit port, avec sa jetée, ses bateaux de pêche et une petite plage de galets.

Les habitants du petit port ne bénéficiaient pas de l’eau courante comme à la Mine.
Y résidaient les familles Alcaraz-Sanchez Christiane, Barres/Ferrant, Calistro, Chaffanel, Fonquernie, Gonzalez, Herrero-Lopez Gérard, Ladreyt, Mellado-Cabrera, Ortigosa-Montesinos, Quilès,Rodriguez-Parra, Rosensweg, Sala Jean, Sempere-Simon, Simon, Storto le Petit Robinson, Terol, Sarramegna (affilié à M. Arnaud Garde-forestier) Alberola, , Vicente, un garçon, une fille Régine et sa soeur épouse Follana….

Le Bassin :

La maison d’Habib Ben Selka, l’assistant du Garde Forestier se dressait juste dans le prolongement de la maison forestière.

On y accédait par un chemin de terre dans l’ombre épaisse de caroubiers vénérables, de faux poivriers et d’eucalyptus à l’odeur entêtante. Nous « tombions » alors sur un bassin d’arrosage. L’eau qui jaillissait du tuyau d’alimentation produisait un murmure envoûtant qui renforçait le mystère du lieu. De nombreux poissons rouges nageaient entre deux eaux, sans bruit. Puis dans un éclaboussement sonore ils bondissaient à demie hors de l’eau pour gober un insecte. Parfois un obscur atavisme nous poussait à baisser la voix. En nous devaient encore s’agiter quelques gènes provenant d’ancêtres adorateurs des arbres et des sources. Ces maisons et ces jardins appartenaient au service des Eaux et Forêts.
Entre le bassin et la maison de Mlle Eugénie Georgette PERRIN ( dite Ninou) ophtalmologiste à Oran, épouse de M. CURVALE, il y avait une très jolie roseraie.
A droite de la route vivaient les familles Mage, Leninger, Chanu, Mas…. d’autres familles encore dont j’ignore le nom.
En suivant la départementale, sur la droite de la route vivaient les familles : Chanu, Leninger, Mage, Magne, Mas ...et d'autres familles dont j'ignore le nom.
Continuant notre promenade sur la gauche de la route après le bassin on longeait la grande villa de la famile Rouge des huileries Rouge d'Oran.En levant les yeux, nous découvrions un gros rocher que nous appelions le « rocher du Lion » à cause de sa forme « féline » !

Une association de concessionnaires se crée.

En 1936 Monsieur Mage demande l’électrification de la zone qui sera refusée.

Sur la photo n° 5 ne figure pas l’habitation de Habib Benselka, qui je pense sera construite grâce à la démarche de l’association des concessionnaires en 1938 Monsieur Leininger en sera le trésorier en 1938, (21 personnes)

Le nombre des concessionnaires va augmenter au cours des années qui vont suivre, aussi bien dans l’implantation initiale d’Aïn-Franin que sur les terrains alentours à qui nous avions attribués un « nom » ‘celon la description que je vous en ai donnée plus haut.

Je laisse au lecteur éventuel le soin de compléter ces informations.

Le café Bar et Pasaro :

Un chemin de terre se dirigeant vers la gauche menait au « Café-Bar » sur une falaise qui surplombait la mer. Des séances de cinéma « de plein-air » y attiraient les jeunes. Les Familles Benetti, Bonifacio, Brotons, Chanut, Delpont, Desmichelis, Flamme Monique, Font, Gori, Guyot, Hutin, Luglia, Marco, Mas,Moya, Muller, Robles-Servole, Ruiz, Blachère, Bartoumeyrou, Orts, Randon, Lopez/sédano, Gazelle, Moya... y passaient les mois d’été.

Qui aurait des photos de la Caroutcha rocher ainsi surnommé, et vers la droite «le clavo-moro »nommé ainsi parceque la composition minerale etait faite de petites aiguilles (information transmise par Noël Lopez).

Préhistoire chez Pasaro :

A propos de la préhistoire d'Ain Franin, j ai découvert par hasard ou par curiosité, je ne sais plus, ce que je crois avoir été un atelier de fabrication de silex, des fragments de couteaux et des pointes de flèche, j'avais ramassé des fragments que j'ai perdus au cours de mes déménagements mais ce sera un nouveau but de recherche lors de mon prochain voyage dans la région qui est en principe à nouveau "pacifiée"

(propos et photo recueillis par Henri Fernandez de la Mine, Aïn Franin avec son autorisation)

Nous comptons sur votre aide pour compléter l’histoire de ces lieux et les emplacements de vos maisons, en vous remerciant pour vos précieuses indications.

DOSSIER et PLANS



LA MINE

Indicatif des concessionnaires et des superficies


Plan des concessionnaires de la Mine

AIN-FRANIN et LE PETIT PORT

Indicatif des concessionnaires et des superficies




Plan des concessionnaires d’Aïn-Franin et le Petit Port

LE CAFE BAR ET PASARO

Dans le dossier comportant le descriptif des parcelles un vide concernant les noms et n° de parcelles sur la partie du Café bar et de Pasaro où nous savons que se trouvaient : Ruiz, Robles/Servole/Montesinos, Font, Hutin, Pasaro, Lopez... je n'ai pas la liste complète mais me ferait un plaisir de rajouter ceux m'en feront part.

Tableau indicatif des concessionnaires du Café bar et Pasaro

Je me suis servie d’une photo et de l’indication des participants à nos retrouvailles en juillet 2007 pour situer certaines villas. Pouvez vous m’aider à compléter svp ?

ADDENDA

Manuscrit de 1849 Quelques précisions Le Cap Roux Les bateaux coulés Préhistoire chez Pasaro Précisions dans le Hameau Le Bassin Récit d'un combat naval Carte récente de la Côte Est d'Oran Yepserra Les bateaux coulés